L’accusation étonnamment conséquente énoncée dans le rapport de destitution des démocrates représente l’effort le plus vaste jamais entrepris pour saisir l’ampleur de l’infraction alléguée du président Donald Trump et la transformer en une accusation claire.
En effet, le résumé de 300 pages du House Intelligence Committee sur les témoignages, les calendriers et les relevés téléphoniques des témoins a accusé Trump d’avoir commis l’un des crimes politiques les plus graves de l’histoire des États-Unis.
Le rapport est une feuille de route vers des articles officiels de destitution – un argumentaire destiné à une nation divisée en deux sur le sort politique de Trump, et qui détaille qu’il n’y a pas d’autre choix que de le démettre de ses fonctions 11 mois avant les prochaines élections présidentielles en raison des pressions exercées sur l’Ukraine pour obtenir des faveurs politiques.
L’accusation sévère que la Commission judiciaire de la Chambre des représentants portera lors de sa première audition de mise en accusation, mercredi, correspond à la gravité de la tâche la plus sombre du Congrès, à savoir décider s’il faut mettre fin à une présidence.
Le sujet est grave, selon le rapport, le 45ème président représente une menace immédiate, claire et future pour la sécurité nationale américaine, la Constitution et la résilience de l’autonomie démocratique de la république elle-même.
Malgré la clameur de l’intrigue de destitution qui dure depuis deux mois et les tirs croisés politiques vicieux, l’audience de mercredi représente un moment sombre dans l’histoire de l’Amérique.
Une tentative d’évincement d’un président en exercice n’a atteint ce résultat que trois fois auparavant, et la destitution ouvre généralement des plaies politiques qui infectent la vie politique de la nation pendant des décennies.
Pourtant, aussi importante que soit la situation actuelle, ce n’est guère une surprise. Dès ses premières heures, la présidence de Trump a déchiré les conventions de son bureau, rejeté les contraintes que ses prédécesseurs ont acceptées et fait irruption dans les limites de la loi. La destitution a souvent semblé être une conséquence logique.
