Les dernières années ont été marquées par des tensions bilatérales qui ont entravé les efforts de collaboration sur des questions clés comme la Chine ou la réforme de l’OMC, et l’élection de Joe Biden a convaincu beaucoup de gens que le temps d’un programme commun productif est enfin venu. Cela a conduit à de nombreuses déclarations sur une nouvelle ère de coopération et sur le fait de « changer le monde ».
Les paroles ne suffisent pas
Pour établir la confiance nécessaire à une relation de travail réellement productive, les deux parties devront renoncer aux mesures et aux tendances unilatérales. Du côté américain, cela implique la révocation des droits de douane sur l’acier et l’aluminium imposés à l’UE et une révision de ses dernières propositions « Buy America ». Pour l’Europe, cela signifie l’arrêt de la taxation et de la réglementation asymétrique qui visent les entreprises et les travailleurs américains, y compris la proposition de loi sur les marchés numériques publiée cette semaine.
Le niveau d’ambition et de rhétorique des deux côtés de l’Atlantique est actuellement très élevé. Le président élu Joe Biden a appelé à rétablir la confiance avec l’UE et à revenir au multilatéralisme. Pendant ce temps, le président de la commission des voies et moyens de la Chambre des représentants promeut un nouvel accord commercial entre les États-Unis et l’UE qui ressemble au Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement, précédemment abandonné.
Une collaboration nécessaire
Il y a certainement des raisons d’être optimiste. Les États-Unis et l’Europe ont beaucoup en commun : un engagement en faveur de la démocratie et des marchés libres, un besoin urgent de protéger les entreprises et les travailleurs contre les pratiques commerciales déloyales de la Chine et une responsabilité commune dans la création de l’OMC. Et pour la première fois depuis des années, les dirigeants politiques américains et européens de haut niveau semblent comprendre l’importance de mettre de côté les différences bilatérales pour se concentrer sur des problèmes plus existentiels.
Mais derrière toutes ces paroles des choses importantes restent non-dites et certaines actions troublantes peuvent être plus éloquentes que les mots.
Pour restaurer la confiance, les États-Unis doivent annuler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium imposés à l’UE. Jusqu’à présent, le président élu Biden est resté silencieux sur ce sujet. Il faut espérer qu’il se rendra rapidement compte que la meilleure façon de remédier aux distorsions des marchés de l’acier et de l’aluminium causées par la surcapacité chinoise n’est pas de cibler l’UE, mais de demander à l’UE de se joindre aux États-Unis pour cibler la Chine et rallier le reste du monde à cette cause.