La pandémie va déterminer le résultat de l’élection présidentielle française de l’année prochaine et le vote qui s’annonce pourrait déjà influencer la façon dont le président Emmanuel Macron gère la pandémie. Le premier tour de l’élection est prévu dans un peu plus de 14 mois. Beaucoup de choses peuvent se passer d’ici là. Mais nous sommes déjà dans ce que j’appellerais la zone magnétique ou l’attraction gravitationnelle de l’élection à deux tours en avril et mai 2022.
De nouveaux sondages montrent l’incertitude de 2022
Une série de sondages d’opinion publiés ces derniers jours peut sembler absurdement prématurée. Les sondages ne sont jamais prématurés pour les drogués de la politique ou les politiciens. Certains des sondages d’opinion sont mauvais pour Emmanuel Macron, d’autres sont meilleurs.
Quoi qu’il en soit, ils jettent un éclairage intéressant – pas entièrement négatif – sur les espoirs de réélection de M. Macron au printemps prochain, malgré les multiples crises de sa présidence et malgré le fait qu’aucun gouvernement français en exercice n’ait été soutenu par l’électorat depuis 1979. (Je justifierai cette affirmation surprenante plus tard).
Le Président Macron a eu l’air secoué ces derniers jours – pas tout à fait sûr de lui et certains diraient même trop sûr de lui.
Sa décision de refuser un troisième confinement a surpris et inquiété certains de ses ministres les plus importants. Ses commentaires sur le vaccin AstraZeneca – suggérant qu’il y a des preuves qu’il est inutile pour les plus de 65 ans alors qu’il y a simplement un manque de preuves de son utilité – ont été une gaffe inhabituelle pour le jeune président.
La politique reléguée au second plan ?
Dans ces deux cas, Emmanuel Macron semblait penser, au moins en partie, politiquement et électoralement. Il voulait montrer qu’il façonnait les événements – en minimisant la lenteur du déploiement du vaccin en Europe en s’occupant des nouvelles variantes de Covid – et pas seulement en s’y soumettant.
Le récit que M. Macron voulait faire pour les élections de 2022 était le suivant : « Il y a eu une forte baisse du chômage en France grâce à mes réformes structurelles ». Malheureusement pour lui, cette affirmation a été détruite par le Covid-19.
Sa décision la semaine dernière de rejeter ou du moins de reporter un troisième confinement était un énorme pari. Il y avait peut-être de bonnes raisons d’épargner à une nation déprimée un nouvel enfermement, mais il y avait aussi de bonnes raisons de prendre des mesures préventives contre les variants britanniques et sud-africains.